S’il y a un « mal du siècle », il s’agit bien du gaspillage alimentaire. Quand certains meurent de faim, d’autres n’hésite pas à jeter le tiers de ce qu’ils achètent ! Car oui, c’est bien un tiers de la production alimentaire qui est gaspillée chaque année, soit environ 1,3 milliard de tonnes… Cela fait d’autant plus mal au coeur lorsqu’on pense que le tiers des exploitations produisant des aliments pour la consommation humaine ne sert finalement à rien ! Il ne fait aucun doute que ces denrées gaspillées pourraient sans peine nourrir à leur faim les pays les plus touchés par la famine. Si on ramène les chiffres à un niveau plus individuel, chaque Français gaspillerait 150kg de nourriture par an ! Autant dire que cela a des conséquence non seulement environnementales – déchets, surproduction, ect… – mais aussi économiques, car qui dit aliments gaspillés dit argent gaspillé. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour agir ?
Le problème ne date pas d’hier, et ce n’est pourtant que très récemment que les politiques ont commencé à s’y intéresser. Effectivement, le gaspillage étant en constante augmentation, le monde aura très bientôt des problèmes au niveau de ses ressources. Comment produire encore plus si nous avons atteint notre maximum ? Des mesures commencent à voir le jour : le Parlement européen a décrété que l’année 2014 serait l’Année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire et, il y a à peine deux jours, les ministres Stéphane Le Foll et Guillaume Garot ont annoncé au Salon International de l’
Si chaque foyer prenait des mesures pour réduire son propre gaspillage, ce serait déjà un pas de géant vers la réduction du gaspillage alimentaire. Comment ? En évitant de faire les courses sur le vif, c’est à dire sans préparation. Afin de réduire au maximum de se retrouver avec un frigo rempli d’aliments périmés, il suffit de prévoir des recettes sur la semaine et de faire une liste des courses ne contenant que les ingrédients pour ces recettes et les choses indispensables pour le petit-déjeuner et les goûters. Si vous craignez de ne rien avoir à cuisiner pour des amis qui arrivent à l’improviste, achetez quelques denrées qui se conservent longtemps, en boîte ou surgelés par exemple. Votre facture en sera allégée !
Mais les individus lambdas ne sont pas les seuls à gaspiller : des quantités énormes de nourriture sont également jetés tous les jours dans les supermarchés ou les restaurants à cause d’une date de péremption trop proche ou d’une sur-production chronique. Pourquoi ne pas en faire don à des associations, proposer des doggy-bags ou, dans le cas des supermarchés, les vendre à bas prix dans la limite du possible ? Ces mesures ne seraient pourtant pas très difficiles à mettre en place…
Tristram Stuart fait partie de ces personnes qui ont décidé d’agir contre le gaspillage alimentaire : il n’achète plus, mais récupère ce qui lui servira de repas. Ce n’est pas par économie mais simplement pour démontrer, avec succès, l’aberration de ce gaspillage. Ce qu’il n’arrive pas à trouver, il le produit lui-même dans son potager. Et pour aller encore plus loin dans la démonstration, il organise des journées « glanage » pendant lesquelles lui et des dizaines de bénévoles vont dans les supermarchés ou chez les producteurs et récupèrent tout ce dont ils ne veulent pas : des légumes à la forme trop imparfaite, des aliments destinés à la poubelles bien qu’encore propres à la consommation… Et tout cela, il en fait don aux sans-abri ou s’en sert pour organiser un énorme banquet gratuit pour plusieurs milliers de personnes !
N’attendons pas que la moitié de la planète soit affamée pour faire quelque chose. Nous pouvons tous agir à notre échelle et faire la différence !
Découvrez le site de la campagne gouvernementale contre le gaspillage alimentaire : http://alimentation.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-campagne