premiers pas dans végétarisme

Mes premiers pas dans le végétarisme

Il y a deux semaines, jour pour jour, je mangeais sans le savoir mon dernier repas omnivore sous la forme d’un délicieux croque-monsieur, dans un café parisien, à deux pas de la Tour Eiffel. Une belle sortie de scène… pour mieux entrer sous le feu des projecteurs végétariens !

Peu avant cette soudaine conversion, j’avais écrit cet article au nom évocateur : Véganisons-nous.On y voit déjà mon attachement pour la cause animale,  mais à ce moment-là, devenir végétarienne me paraissait presque impossible. « Un croque-monsieur sans jambon ? Des carbonaras sans lardons ??… » Oui, si la sensibilité et les idées d’une végétarienne étaient déjà en moi depuis un bout de temps, le goût des bonnes choses y était aussi férocement ancré. La nourriture a toujours été pour moi une source de motivation majeure, qui pouvait définir à elle seule mon humeur de la journée, et j’étais donc assujétie au plaisir de mes papilles – papilles qui avaient tendance à préférer les plats avec de la viande…

Puis j’ai regardé une vidéo qui a été, je pense, le déclencheur de ma véritable prise de conscience,  pas celle qui continuait à me chuchoter « Oui, mais pense à toutes les bonnes choses que tu ne pourras plus manger », non, je parle de la vraie. Celle qui me posait les bonnes questions…

  • « Pourquoi acceptes-tu de manger un poulet alors que tu ne mangerais jamais un chat ? »
  • « Pourquoi n’es-tu pas capable de regarder le cadavre d’un animal alors que tu en as tous les jours dans ton assiette ? »
  • « Si tu devais aller chasser pour manger de la viande, serais-tu capable de tuer un animal afin d’en faire ton repas ? Non ? Alors comment peux-tu payer quelqu’un d’autre pour le faire, et de façon si horrible qui plus est ?
  • « Si un animal a des yeux, un nez, un coeur, des poumons, un estomac qui marchent comme les notres, pourquoi son cerveau serait-il une exception à la règle ? »

Des faits appuyant la théorie que l’homme n’est pas vraiment fait pour manger de la viande, comme la longueur de son intestin, achevèrent de me convaincre.

J’ai alors pris un premier repas végétarien il y a deux semaines, lorsque je suis rentrée en Alsace. Rien d’exceptionnel pour moi, car cela faisait déjà quelques mois que je réduisais peu à peu ma consommation de viande. Cette fois,  je me suis dit : « Autant continuer ! » C’était très simple en fait, et je l’ai presque fait sur un coup de tête. Je me disais que ça allait sûrement me manquer très bientôt, et pourtant, surprise : lorsque j’ai observé, pour la première fois après ma conversion, les morceaux de viande dans l’assiette de mes collègues, ce n’est pas de l’envie qui s’est emparée de moi, mais… du dégoût ! Oui, j’étais dégoûtée par ces morceaux de chair que je mangeais pourtant allègrement quelques jours auparavant ! En fait, même si je ne connaissais que trop bien ces morceaux de viande, ils me paraissaient tout à coup étrangers, comme si c’était la première fois que j’en voyais et que je me rendais compte avec horreur qu’il s’agissait d’animaux qu’on avait tué. Par exemple, ce que j’avais devant les yeux était bien un morceau de palette, j’en sens l’odeur et je me rappelle même encore du goût, mais je le voyais non plus comme un aliment mais comme la chair d’un animal, et cela ne me faisait plus du tout envie. Je n’aurais jamais imaginé que ma conception de la viande, encrée dans mon esprit depuis 27 ans, puisse changer du tout au tout et aussi facilement en quelques jours.

Je me suis dit, bon, c’est déjà un bon point ! À la maison, je testais de nouvelles recettes telle une exploratrice du goût, ou une scientifique étant donné que je m’amusais à composer des menus comportant une part de ci pour telles vitamines, une part de ça pour les protéines, etc… Moi qui n’ai jamais aimé cuisiner, j’y trouvais soudain un intérêt, et ça passait donc beaucoup mieux ! Mon chéri m’ayant suivi dans ma démarche, c’était encourageant et plus facile que de cuisiner deux repas différents.

Bien que tout semble donc se passer à merveille, il y a deux points qui me chagrinent un peu :

1. Tout d’abord, mon estomac ne m’a jamais fait de cadeaux, et donc je n’attendais pas grand chose de positif de sa part ; et il n’a effectivement pas manqué de me signifier son mécontentement quant à mon nouveau mode d’alimentation… En même temps, je peux le comprendre : j’ai mangé durant ces derniers jours plus de légumineuses que dans ma vie entière, et je me souviens que le peu de fois où je mangeais un plat de lentilles, je finissais pliée en deux pour le reste de l’après-midi ! Je m’attendais donc en toute logique à une réaction négative de la part de mon estomac, mais j’ai de la chance, elle est moins violente que je ne le pensais ; je ressens parfois un léger inconfort en fin de journée, mais rien de terrible. Enfin, je croise les doigts !

2. Deuxième inconvénient et pas des moindres : les restos. Comme je l’ai déjà dit, j’aime la bonne nourriture (et la moins bonnes, mais je parle du goût !), il est donc logique que j’aime manger au restaurant. Et là, l’horreur : je n’aurais jamais imaginé trouver si peu de plats sans viande sur une carte ! Bon, j’étais naïve aussi, j’y suis allée en m’attendant à trouver la même chose que d’habitude, version végé… En tout cas, moi qui prenais toujours deux heures à choisir, je suis maintenant la plus rapide du groupe !

Lecture de la carte dans une pizzeria : « Viande, viande, viande, quatre fromages… dommage que je n’aime pas le chèvre, viande, viande, viande, poisson, margarita… oui mais payer 8€ pour du pain, de la sauce tomate et un peu de fromage, il ne faut pas abuser… Ah ben c’est tout ! »

Dans un petit resto sympa : « Viande, viande, viande, poisson, salade… ! Quoi, y a des lardons dans la salade ?? Bon, on continue… viande, viande, viande, pâtes… la seule version végétarienne est à l’ail, bon c’est pas grave j’éviterai d’ouvrir la bouche ! » C’est sûr que ça m’amène à goûter des choses que je n’aurais jamais mangées auparavant…

À la cafét’ : « Viande, viande, viande, viande, poisson, poisson, salade… oh, une salade sans viande ?! Ah non, j’avais pas vu les petits bouts de saucisse dedans… viande, viande, salade… de fruit, c’est pour le dessert ça… Bon ben il reste que les assiettes de garnitures, alors je vais prendre un peu de riz, des légumes… Une petite sauce pour donner du goût, quand même ? Je vais prendre celle aux champignons… Tiens, c’est quoi ces petits bouts roses qui flottent sur mon riz… P?#!§! ils ont mis des lardons dans la sauce !! »

Bref, j’avoue que je perds un peu espoir quand je vois le choix limité des restaurants, c’est un vrai calvaire pour manger quelque chose de bon ! Bien sûr, chez moi je suis aussi déçue quelques fois lorsque je cuisine un plat végétarien dont j’appréciais la version omnivore – cela m’est arrivée avec les bouchées à la reine, dont le résultat n’avait aucun goût. Mais j’ai encore plein de choses à découvrir et surtout des progrès à faire ! Les plats les plus faciles à réussir sont les pâtes, bien entendu, et tout ce qui a de la crème et du fromage (non, je ne suis pas encore prête à devenir végétalienne, même si j’en aurais envie). J’essaye tout de même de réduire le lait – je ne bois plus que du lait d’avoine le matin – et j’utilise de la crème de soja.

Prochain essai : le croque-monsieur végétarien ! Je n’aurais de repos que lorsque que j’aurais trouvé la recette parfaite… Peut-être me faudra-t-il acheter des simili-carnés pour remplacer le jambon. En tout cas, je me sens beaucoup plus à l’aise avec moi-même depuis que je suis végétarienne ! C’est toujours marrant de voir la réaction des gens quand je leur dit,  mais je ne veux pas agir comme si « moi j’ai raison et vous avez tort », ce n’est pas ma façon de penser. Je leur explique simplement mon choix quand ils me le demandent, en espérant leur faire comprendre ce que j’ai compris, après libre à eux de choisir leur voie. Pour ceux qui hésitent à sauter le pas, je peux simplement dire que c’est loin d’être si difficile qu’on se l’imagine ! J’ai passé un an à craindre le manque que je pourrais ressentir si j’étais végétarienne… Et en l’espace d’une journée, une fois que je m’étais décidée, j’ai vu que c’était facile de manger un repas végétarien (du moins chez soi !), que ma conviction avait changer ma vision de la viande et donc qu’il n’y avait aucun de problème de manque vu que j’en avais plus du tout envie ! Pour finir, laissez-moi partager quelques liens avec vous :

– La conférence de Gary Yourofsky qui m’a décidé

– Le Kit du végétarien en herbe : http://www.petafrance.com/vegkit/default.asp

– Le Guide du végétarien débutant de l’Association Végétarienne de France : http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/guide_vegetarien.pdf

– http://pkoiveg.com/ apporte toutes les infos utiles pour se lancer

– Un forum pour répondre à toutes vos questions : http://vegeweb.org/

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11 commentaires

Salut !

Bravo pour cette « conversion » 🙂

Pour ma part j’ai fais comme toi il y a bientôt un an, du jour au lendemain ^^

Pour les croques monsieur j’ai une recette que j’adore (plus que le croque basique omni): tomate chèvre et thym, un délice ! (bon si tu n’aimes pas le chèvre ça va être dur, mais tout ça pour dire qu’on est pas obligé de rester sur le schéma « tranche d’un truc qui ressemble à du jambon – gruyère » ^^ )

Merci pour ton commentaire et bravo à toi aussi 😉
C’est vrai que je n’aime pas le chèvre mais j’essayerais ta version de croque-monsieur avec de la mozzarella, ça doit être pas mal non plus ! Finalement de mon côté j’ai trouvé un bon compromis pour le croque-monsieur, sans avoir à utiliser du simili-carné : petite tranche d’omelette ou galette de pomme de terre, avec champignons, tranche d’emmental et une petite sauce à la moutarde ^^

Planet Addict

Bravo pour ce changement! Ce n’est vraiment pas facile, et je me retrouve totalement dans ta description des menus au restaurant. En France, c’est pas gagné! Ici au Québec, j’avoue que c’est un grand avantage, toutes les cartes proposent un vrai plat végétarien. Pas juste de la salade, ou pire « du poulet » ou « du poisson »!

Bon courage pour la suite!!

Emma

Merci 🙂 C’est vrai que le Québec est plus avancé que nous au niveau végétarisme ; en France, combien de fois suis-je rentrée dans un restaurant sans avoir regardé la carte auparavant et me suis-je retrouvée « coincée » parce qu’il n’y avait aucune option végétarienne ! Ce serait pourtant du bon sens de proposer au moins un plat sans viande 😉

Planet Addict

oui je sais, mais ils pensent que les végétariens peuvent manger du poisson alors bon…
En tout cas à Paris, il y a plein de super restaus végé et vegan et ça c’est cool!

J’ai l’impression d’avoir écrit cet article ! C’est exactement moi : le reportage qui a servi de déclic, la peur de ressentir un manque, le dégoût quand je vois de la viande, le désespoir dans les restos (d’ailleurs je les fuis maintenant : c’est vraiment pas agréable de devoir choisir les pâtes aux légumes que je peux refaire chez moi ou de demander une salade poulet mais sans le poulet parce que tous les autres ingrédients vous plaisent…)… Je suis végétarienne depuis un an et demi et je ne regrette vraiment pas ! Mon copain, omnivore (mais bon sa consommation d’animal a baissé quand même) me fait de bons petits plats : steack de tofu (comme ça vive les hamburgers party), nuggets de tofu aussi, galettes… L’homme parfait sauf qu’il mange des petits animaux 😉

Je suis contente que cet article t’ait parlé ! C’est vrai que les galettes et steaks végétaux aident beaucoup quand même, comme je l’écrivais je suis un peu nostalgique des croque-monsieur et autres plats incontournables, et cela aide à les retrouver, même en mieux ! Tu as de la chance d’avoir un homme aussi attentionné, je suis sûre qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il devienne végétarien lui aussi 😉

Peu de chance…

Je suis tombée sur ton blog en cherchant les chaussures végan XD et la démarche est en tout point la même, après une vidéo paf c’est décider plus de viande… raz le bol cette souffrance. cela fait 2 mois maintenant a peu près j’ai pas compter, aucun manque de viande, et j’explore un autre univers…. J’ai un tout autre rapport a la nourriture, plus sains, et plus vrai. j’ai même arrêter la clopes!! Je ne suis pas végan, sauf pour le cuir, dès qu’il s’agit de tuer un animal, d’où les chaussures XD

Je ne peux pas logiquement manger des produits animaux sachant tout ce qu’il se passe dans les elevages. Je trouverais ca indecent et criminel. J’ai compris que je ne voulais pas etre ce genre de personne qui ferme les yeux pour quelques minutes de plaisir que je n’aurais finalement plus puisque je ne peux pas aimer manger un animal qui a ete maltraite. Mon corps n’ingurgite plus de cadavre, n’accueille plus la mort; de fait, je me sens plus apaisee, plus en phase.»

Bonjour Stéphanie,
Voilà deux petites semaines que j’ai pris la décision de ne plus manger d’animaux et c’est incroyable, je me retrouve dans exactement tout ce que tu dis !
Après avoir « dévoré » la série Our planet, de mon côté, c’est le documentaire Cowspiracy qui m’a convaincu de sauter le pas. Je ressens le même dégoût vis-à-vis de la viande dont je disais encore il y a un an ne jamais pouvoir me passer, à croire qu’il suffisait d’un déclic ☺️

J’espère que les maux d’estomac vont s’estomper car c’est assez étrange cette sensation d’estomac vide que j’ai au coucher.

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