Expérimentation animale : le combat continue

Cette semaine – plus précisément le 24 avril – a eu lieu la Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires ; l’occasion de faire le point sur l’évolution de la situation de ces pauvres cobayes qui souffrent au (prétendu) nom de notre santé.

Cette vidéo de l’association Gaia à la réalisation irréprochable constitue une bonne introduction sur le scandale des animaux de laboratoire :

Animaux de laboratoire from GAIA TV on Vimeo.

Le 11 mars 2013, l’Europe avait décidé d’interdire l’importation et de la vente des produits cosmétiques et leurs ingrédients testés sur des animaux. Ce fut un grand pas pour les animaux de laboratoires, mais trop petit quand on pense que le pourcentage d’animaux testés pour les cosmétiques est de 0,25% : avant l’application de cette loi, sur les 12 millions d’animaux de laboratoire torturés en Europe, 30 000 « seulement » l’ont été pour les cosmétiques.

Mais alors, pourquoi sont-ils torturés ?

Si les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle ne sont normalement plus testés sur les animaux, il reste les produits ménagers comme la lessive ou le produit vaisselle, les pesticides, certaines encres et peintures, le tabac, les aliments pour animaux familiers, et bien sûr, les médicaments. Certains soutiendront les progrès qu’a pu faire la science grâce à l’expérimentation animale, mais l’envers du décor est beaucoup moins rose ; la vérité, c’est que les animaux n’ont pas le même patrimoine génétique que les humains, et qu’ils ne réagissent pas de la même façon que nous à certains produits ou médicaments. En résultent des médicaments soit-disant sans danger pour l’homme mais qui provoquent de nombreux effets secondaires qui n’ont pas été observés chez les animaux. La liste des exemples est longue :

  • des tests ont montré que des animaux exposés quotidiennement à de fortes doses de tabac n’ont jamais développé de tumeur au poumon
  • la morphine a un effet agitateur sur les chats et les rats, alors qu’elle a l’effet inverse sur l’être humain
  • la péniciline est mortelle chez le cochon d’Inde, et l’aspirine l’est chez 99% des animaux (nous l’utilisons aujourd’hui car lors de sa découverte, elle n’avait pas été testée sur les animaux)
  • un traitement efficace contre le sida a été mis au point sur les singes, ainsi qu’un traitement contre le cancer sur les souris, mais ont été un échec sur les hommes.
  • de nombreux médicaments sans effets secondaires sur les animaux ont été mis en vente puis retirés car mortels pour l’homme (vous en trouverez une liste ici)

Selon Steve Perrin, un chercheur américain, 80% des médicaments testés sur les souris seraient inapplicables à l’être humain. Une honte lorsqu’on sait que la mise au point d’un médicament coûte des millions d’euros et que des milliers de patients meurent chaque année à cause d’effets secondaires qui n’avaient pas été prévus.

Les pays européens, pas tous égaux dans le domaine de l’expérimentation animale

La France, le Royaume Uni et l’Allemagne sont les mauvais élèves de l’Europe concernant l’expérimentation animale : à eux trois, ils représentent 55% des tests sur des animaux de laboratoire et la France est en tête, avec 2,2 millions d’animaux sacrifiés par an, ou 5 animaux par minute.

La France détient également le record des chiens et chats tués au nom de la science ! Selon l’association One voice, ce sont  3 000 chiens et 569 chats qui sont sacrifiés chaque année, ainsi que 1,3 million de souris, 354 039 poissons, 252 589 rats, 125 913 lapins, 357 392 animaux à sang froid (poissons, amphibiens, reptiles) et 1 810 primates non humains.

Heureusement, certains pays comme l’Italie sont sur la bonne voie : ce pays a interdit l’élevage et l’utilisation de chats, chiens et singes destinés à l’expérimentation en laboratoire ou à des fins militaires, et divers tests douloureux sans anesthésie seront désormais interdits. En parallèle, certains biologistes utilisent une méthode basée sur la culture de cellules humaines, dont les résultats sont beaucoup plus précis que sur des animaux. Vous trouverez sur cette page plus d’informations sur les alternatives à l’expérimentation animale.

 

Et les dissections dans l’enseignement alors ?

J’ai un souvenir très marqué de la seule dissection qu’il m’ai été demandé de réaliser et que j’ai refusé : c’était au lycée et j’étais en section littéraire (ceci explique le peu de dissections que ma classe ait été amenée à faire). L’expérience s’est avérée particulièrement cruelle : il s’agissait de disséquer une moule vivante, de découper son coeur, et de vérifier si son coeur était encore capable de battre séparé de son corps. Heureusement, le professeur a respecté mon choix de ne pas faire cette expérience et j’y ai donc assisté de loin, mais j’étais réellement choquée. Bien sûr, à la fin de la dissection, plus aucun coeur ne battait, alors que l’expérience aurait du démontrer que c’était possible.

Selon la fondation Brigitte Bardot, 70 000 animaux sont sacrifiés dans l’enseignement et la formation chaque année en France. Bien que de plus en plus d’étudiants refusent de se prêter à se genre d’expériences, d’autres sont parfois pris au piège, confrontés au choix ignoble de rester fidèles à leurs valeurs ou de réussir leur examen. Sans compter que nombreux sont les étudiants qui, comme moi, n’auront aucun usage de cet enseignement dans leur vie professionnelle… Des méthodes alternatives existent, comme l’utilisation de modèles synthétiques ou des expériences sur ordinateur. L’argent que l’enseignement consacre à l’achat de cadavres devrait être utilisé pour la recherche de méthodes plus éthiques.

 

Comment agir contre l’expérimentation animale ?

De nombreuses associations sont engagées dans la lutte contre l’expérimentation animale, comme Peta, la Fondation Brigitte Bardot, Gaia, One Voice, 30 millions d’amis, et bien d’autres… Vous pouvez soutenir leurs campagnes ainsi que signer des pétitions, mais la meilleure façon d’agir reste de boycotter les produits testés sur les animaux. Comme j’aime à le dire, le consommateur a en sa possession une formidable arme pour faire changer les choses : sa carte bancaire ! Telle une carte de vote, elle est la façon la plus efficace de faire entendre votre voix, car les entreprises s’adaptent aux volontés de leurs consommateurs si elles ne veulent pas faire faillite.

Pour y voir plus clair, One voice propose une liste de ses produits labellisés respectueux des animaux : http://label.one-voice.fr/liste_produits/

Vous trouverez également une liste des sociétés qui font des tests sur les animaux ici : http://www.protection-des-animaux.org/produits/testes.php

Et vous, que faites vous pour agir contre l’expérimentation animale ?

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