L’obsolescence programmée… Ce nouveau terme résonne à nos oreilles telle une sentence menaçant les objets indispensables à notre vie quotidienne. Avez-vous déjà remarqué autour de vous que de nos jours, la durée de vie d’une télévision ne dépasse pas 5 ans, tandis que nos parents conservaient parfois la leur pendant une vingtaine d’années ? Et il en va de même pour les frigidaires, les ordinateurs, les téléphones portables… Tout ce qui fonctionne à l’électricité, en somme !
Quelle sont les causes de cette obsolescence programmée ? Parfois c’est l’effet de mode qui pousse à changer son appareil avant que celui-ci ne rende l’âme, mais de plus en plus souvent, c’est carrément le constructeur du produit qui le « programme » en quelque sorte pour ne plus fonctionner au bout d’un certain nombre d’années.
L’effet de mode
Les secteurs les plus touchés par l’obsolescence programmée par l’effet de mode sont le textile et l’informatique. Il faut se rendre à l’évidence : tout consommateur qui se respecte a pris l’habitude de se ruer sur les soldes au moins une fois par an afin de renouveler sa garde-robe. L’année suivante, la couleur de tel ou tel haut est passée de mode, ou bien le-dit haut – qui n’était pas de première qualité – n’a pas tenu le choc face à la dizaine de lavages que vous lui avez fait subir et a désormais un méchant trou. Deux solutions s’imposent :
- Acheter des vêtements certes un peu plus chers mais de meilleure qualité, et qui dureront beaucoup plus longtemps. Il n’est pas désagréable de porter des vêtements d’une année sur l’autre, surtout si ces vêtements nous plaisent ! Pour ma part, j’ai un peu le problème inverse à la plupart des gens : j’ai beaucoup de vêtements fétiches, mais après quelques années, lorsqu’ils sont devenus difformes et avouons-le, plus du tout mettables, j’ai le coeur serré à l’idée de m’en séparer.
- Repriser ses vêtements. D’accord, la tentation de racheter est plus grande dans notre société où le don de savoir coudre et recoudre s’est perdu en cours de route (j’en sais quelque chose), on se dit que ce sera qu’en plus ce sera l’occasion de changer de style. Attention, ceci aussi est de l’obsolescence programmée, mais psychologique ! Si vous ne savez pas coudre, demander de l’aide à quelqu’un ; vous avez forcément dans votre entourage quelqu’un qui saura raccommoder un petit trou. Sinon, vous pouvez aussi apprendre et ajouter ainsi un atout non négligeable à vos compétences ! Voici un blog qui devrait vous aider : http://www.coupecouture.fr/techniques/raccommodage/
Concernant le secteur de l’informatique, il est évident que ce sont les performances qui définissent l’obsolescence d’un produit : lorsqu’un ordinateur rame tellement qu’on ne peut plus faire tourner le dernier jeu du moment, ou lorsqu’un smartphone refuse de télécharger de nouvelles applications, sous prétexte que son système d’exploitation est obsolète et que le-dit smartphone est également trop obsolète pour le mettre à jour (comme c’est pratique !). C’est ce qui m’est arrivé : un iPhone 3G en parfait état de marche mais inutilisable en terme d’applications (oui, pardon, je voulais faire plus que téléphoner avec mon smartphone…) Le problème avec cette sorte d’obsolescence, c’est qu’il n’y a pas vraiment de solutions vu que l’appareil marche encore et qu’il n’y a donc rien à réparer ! Le mot d’ordre est donc d’être patient, de ne pas changer de matériel au moindre petit ralentissement et revoir ce pourquoi on se sert du produit en question. Avez-vous réellement besoin du dernier modèle d’ordinateur alors que vous ne faites que surfer sur Internet et vous servir de Word ? La réponse est en vous.
Des produits programmés pour mourir à date fixe
Saviez-vous Mesdames qu’il existait dans les années 40 un bas en nylon si résistant qu’il ne filait jamais ? Mais alors, pourquoi les bas actuels filent à nouveau ? Où sont donc passés ces bas de nylon miraculeux qui étaient censés nous durer toute une vie ? La réponse est dans la question : l’entreprise DuPont, fabriquant ces bas extra-résistants, s’est vite retrouvé en difficultés étant donné qu’une fois achetés, les bas de nylon n’avaient plus besoin d’être renouvelés et que son consommateur n’en achetait donc plus. Du coup, l’entreprise est revenu sur ses pas et ne commercialisa plus que des bas qui filent ! Cela vous révolte ? Sachez qu’il en est de même pour de nombreux produits, que certaines imprimantes sont programmées pour ne plus imprimer au bout d’un certain nombre de pages et que bien d’autres appareils ménagers sont dans le même cas.
Ce problème est aggravé par le fait que, de nos jours, peu d’entre nous savent réparer des objets électriques ; pourtant, bien souvent, il suffit de s’y connaître un peu pour réparer une télévision par exemple, et ainsi faire de nombreuses économies ! Vous avez de la chance : un peu partout dans le monde, des bénévoles se retrouvent dans des Repair Cafés, des sortes de rassemblement où tout le monde peut apporter ses objets cassés et les confier à une bonne âme qui les réparera gratuitement. Qu’il s’agisse d’un meuble, d’un objet électrique ou de vêtements, un bénévole spécialisé saura vous le réparer en un rien de temps. Le rendez-vous a souvent lieu une fois dans le mois pendant le week-end, et les bénévoles sont des gens passionnés qui veulent aider leur prochain. Les Repair Cafés ne sont pas encore très développés en France, il y en a à peu près une dizaine pour l’instant, mais il ne tient qu’à vous de lancer l’initiative dans votre ville ! Plus d’informations sur http://repaircafe.org/fr/
Apprendre à réparer soi-même
Grâce à Internet, de nombreux sites et blogs ont vu le jour avec pour ambition d’aider les particuliers à réparer eux-même leurs objets défectueux, sans faire appel à un professionnel. En voici un : http://www.commentreparer.com/
Bien sûr, toutes les réparations ne seront pas possibles et il faudra quelque fois accepter de demander de l’aide à un professionnel, surtout s’il s’agit d’une intervention qui peut être dangereuse (pensez à débrancher et éteindre tout appareil électrique avant de le bidouiller !), mais ces conseils vous sauveront la vie de vos objets et de votre portefeuille plus d’une fois.
Alors, avant de jeter, réfléchissez à deux fois et posez-vous toujours ces deux questions : Est-ce que cet objet marche encore ? et : Peut-il être réparé ?
