Recycler sa voiture : pourquoi, que faire et où me rendre ?

Pourquoi recycler sa voiture ?

Se séparer de sa voiture est en réalité une étape logique dans la vie d’un véhicule : qu’il s’agisse d’un sinistre, d’un accident ou simplement de la vétusté, chaque année en France, ce sont plus de 1 500 000 véhicules qui sont déclarés hors d’usage (VHU).

Mais en dehors de la pollution générée par votre véhicule durant son utilisation, il existe aussi une pollution – moins visible – qui est celle justement de ces VHU : lorsque votre véhicule arrive en fin de vie il est automatiquement considéré comme un VHU dangereux.

Votre voiture a donc causé de la pollution pendant sa construction et pendant son utilisation, mais sans forcément en prendre conscience votre voiture génère aussi une pollution nuisible lorsque vous vous en séparez.

Cela s’explique de manière assez simple, par le fait que votre véhicule contient de multiples éléments (solides mais aussi liquides) qui sont eux-mêmes considérés comme des déchets dangereux. On note par exemple la présence :

d’huiles,
de filtre à huile,
de liquides de frein,
d’une batterie (au plomb),
de pare-brise,
etc.

La liste est longue et il est logique qu’en raison de leur nature particulièrement dangereuse, ces déchets doivent être traités de manière bien particulière.

Suite à ce traitement, le VHU pourra alors être considéré comme un déchet non dangereux.

Rappel sur la pollution générée par votre voiture

La pollution automobile prend des formes assez diverses et variées

Pendant la construction de votre voiture : il est généralement admis que la pollution nécessaire à la construction de votre véhicule équivaut à environ 20% de la pollution totale que votre véhicule générera durant toute son utilisation.

Pendant l’utilisation de votre voiture : vous émettez en moyenne 2,5 fois le poids de votre voiture en dioxyde de carbone (CO2) et 40 kg de polluants divers ⁽¹⁾. La pollution atmosphérique associée aux polluants des voitures serait responsable chaque année du décès de 6 500 à 9 500 personnes en France ⁽²⁾. La pollution routière serait responsable de 15% de la pollution totale, en France, selon un rapport daté d’Avril 2013 du Ministère de l’Ecologie ⁽³⁾.

Ces chiffres interpellent : votre véhicule a pollué pendant toute sa vie, il mérite donc, lorsqu’il est en fin de vie, d’être recyclé et d’être traité au mieux.

Oui mais que faire ?

Il est nécessaire de se rendre dans ce qui s’appelait auparavant une « casse automobile ». Désormais le terme exact est « centre VHU ». C’est en déposant (gratuitement) votre voiture dans l’un de ces centres que vous aurez accompli votre devoir (de citoyen mais aussi votre devoir face à la loi, voir paragraphe suivant).

Attention toutefois : afin de régir au mieux le recyclage automobile, l’Etat a adopté un système d’agrément préfectoral. Vous ne devez donc déposer votre véhicule que dans un centre VHU titulaire de l’agrément « démolisseur agréé » (voir logos ci-contre). Si vous déposez votre véhicule en dehors de la filière agréée alors cela est considéré comme un dépôt sauvage.

Que risque-t-on à ne pas le faire ?

Campagne de communication de l’ADEME,
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

Le propriétaire d’un VHU qui ne respecte pas ces dispositions pourra être mis face à la loi, et plus précisément face à l’article L.541-46 du Code de l’environnement ⁽⁴⁾ où il est indiqué que les sanctions sont de 2 ans d’emprisonnement, et de 75000€ d’amende, le fait de « remettre ou faire remettre des déchets à tout autre que l’exploitant d’une installation agréée ». La campagne de communication de l’ADEME (voir image ci-dessus) était relativement claire quant au message à faire passer : il n’est désormais plus acceptable que des véhicules soient déposés dans une casse non agréée (voire même dans la nature). Pourtant, en 2010, 31,1% des véhicules en fin de vie étaient déposés soit de manière sauvage, soit dans une casse non agréée.

Pourquoi un agrément ?

L’agrément n’existait pas auparavant pour les casses automobiles. Cet agrément est obligatoire depuis Mai 2006, une mesure relativement récente donc. Le principal intérêt de l’agrément est de permettre à l’Etat de pouvoir contrôler de quelle manière les VHU sont traités et détruits, et aussi de pouvoir faire des statistiques (au même titre qu’assurer une traçabilité idéale).

Face au nombre de VHU traités chaque année, cette mesure prise en 2006 est donc une vraie mesure écologique, qui en plus d’assurer un suivi permet aussi de fixer des objectifs à cette filière. Les derniers objectifs ont été fixés selon un Décret ⁽⁵⁾, et sont les suivants :

Le taux de réutilisation et de valorisation, calculé sur une base annuelle, doit atteindre un minimum de 95 % de la masse totale des véhicules traités (81% atteints en 2010)
Le taux de réutilisation et de recyclage, calculé sur une base annuelle, doit atteindre un minimum de 85 % de la masse totale des véhicules traités (79,6% atteints en 2008)
100% des Véhicules Hors d’Usage doivent intégrer la filière agréée contre 68,9% en 2010

Ces objectifs sont à atteindre pour le 1 Janvier 2015. Pour en savoir plus sur la différence entre recyclage et valorisation, n’hésitez pas à consulter le lien ⁽⁶⁾ dans les sources et références de cet article.

Une vidéo intéressante

Voici une vidéo intéressante qui présente de manière rapide comment une voiture peut être démonté. Les airbags sont déclenchés à distance, les différents liquides sont extraits, la batterie est démontée, etc.

Quelles pièces peuvent bénéficier d’une seconde vie et comment les trouver ?

Une fois que vous aurez emmené votre véhicule dans un centre VHU agréé. Votre véhicule sera entièrement dépollué et la valorisation de certaines de vos pièces détachées va dépendre de l’état de votre véhicule. La majorité des pièces qui n’ont pas pour fonction de « faire rouler le véhicule » (par exemple un « rétroviseur » ou un « parechoc ») peuvent bien souvent être réutilisées.

Exemple : l’arrière de la voiture ne semble pas être endommagé au même titre que les rétroviseurs

Imaginons que vous ayez subit un sinistre : votre véhicule a été percuté sur l’ensemble du côté gauche. Il existe des chances que pour le rétroviseur situé sur la droite de votre véhicule puisse être revalorisé. Il entame alors sa seconde vie.

Car les « casses automobiles » (centre VHU) peuvent remettre sur le marché toutes ces différentes pièces d’occasions, qui peuvent bénéficier d’une nouvelle vie. La revente de ces pièces est réglementée, et vous bénéficierez donc automatiquement d’une garantie (c’est la loi). De plus, en achetant une pièce d’occasion, vous faites évidemment un geste pour l’environnement puisque vous évitez la création d’une nouvelle pièce du même type.

Trouver un centre VHU n’est pas difficile, l’Etat met à disposition des internautes une carte interactive avec la liste des différentes centres VHU : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Carte-des-Centres-de-VHU-agrees-.html

En plus de cela, il existe de nouveaux acteurs, à l’image de http://www.opisto.fr qui vous permettra de ne pas avoir à vous déplacer. En effet en « centralisant » le stock de différents centres VHU, vous aurez accès à l’affichage des stocks en temps réel. Vous pourrez ainsi vérifier le prix et les photos de la pièce avant de vous déplacer ou bien avant de faire un achat en ligne.

Il est intéressant de noter, pour finir, que les centres VHU agréés sont répartis de manière homogène dans l’ensemble des départements.

Sources et références

(1) http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?catid=12569

(2) http://reports.eea.europa.eu/technical_report_2008_7/en/LRTAP-Convention-final_for_www.pdf

(3) http://www.citepa.org/images/III-1_Rapports_Inventaires/secten_avril2013_indB_sec.pdf

(4) http://www.legifrance.gouv.fr/

(5) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023528513&dateTexte=&categorieLien=id

(6) http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Recyclage-Valorisation.html