La plupart des gens – moi y compris – ne remettent pas en question le parcours que leur impose la société : faire des études, choisir une voie qui garantit de bons débouchés, trouver un premier emploi, évoluer dans son poste pour gagner plus, faire un crédit, acheter une maison,… Jusqu’il y a peu, je n’imaginais pas d’autre équation pour pouvoir vivre sa vie telle qu’on l’entend. Mais en m’intéressant à un mode de vie plus écologique et moins dépendant de la société de consommation, j’ai vu des tas de témoignages qui m’ont convaincu qu’on pouvait vivre différemment et sortir des sentiers battus.
Celui dont je vais vous parler aujourd’hui, je l’ai découvert il y a seulement quelques jours, et il aborde un sujet essentiel : de quoi avons-nous réellement besoin pour être heureux ? Car finalement, si l’on suit consciencieusement le parcours que j’ai décrit précédemment, n’est-ce pas pour acheter ce dont on a besoin ? Seulement, de plus en plus de choses s’inscrivent dans cette catégorie, et parfois nous avons besoin de quelque chose juste parce que notre voisin le possède, ou parce que la société nous le demande.
L’homme qui raconte son histoire dans la vidéo ci-dessous a décidé de redéfinir ce dont il avait vraiment besoin pour vivre, et cela se résume en trois mots : un toit, à manger, et de l’amour. Nous pouvons nous passer de tout le reste. Une de mes citations préférées est la suivante : “Quand le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas.” Alors bien sûr, l’argent est utile pour s’acheter un toit et à manger, mais il ne doit pas être une finalité en soi.
L’homme dont je vous parle depuis tout à l’heure, c’est Mathias Lefebvre ; après avoir terminé ses études, il ne pouvait pas imaginer passer du monde scolaire au monde du travail, c’est-à-dire d’obligations en obligations. Il a donc décidé de partir voyager à travers le monde. “Facile, me direz-vous, mais il faut de l’argent pour cela !” Et bien sûr, comme on pouvait s’y attendre, après avoir dépensé ses économies jusqu’au dernier centime, il a fallu se rendre à l’évidence : il ne pouvait plus continuer à vivre sans travailler. Il se trouve donc un job, mais au bout de trois semaines, il déchante : ce mode de vie ne lui convient pas, il se sent emprisonné et, comme il le dit, “esclave” de son travail. Il lui faut retrouver sa liberté.
Et pour ce faire, il décide de s’adonner à sa passion – le piano – et se met à en jouer tous les jours, pendant des heures. Assez vite, il compose des morceaux, et il décide de les jouer au grand jour. Il déplace alors tous les jours son piano droit dans la rue, sur le trottoir, et joue ainsi en public. La suite, vous vous en doutez : les passants, séduits par son originalité et son talent, lui donnent des piécettes qui l’aident à survivre, et bientôt lui demandent s’il a un album qu’ils pourraient acheter.
Aujourd’hui, Mathias, dit le Piano Man, en a sorti six. Il continue à jouer du piano dans la rue, à Auckland en Nouvelle-Zélande où il vit avec sa compagne et sa fille, avec pour point de vue un superbe lac. Il a commencé à faire pousser un potager pour subvenir à ses besoins en nourriture, mais reste encore un problème : le prix de la terre où le cultiver. C’est un fait : chaque centimètre de notre planète est désormais la propriété de quelqu’un, et comme le dit Mathias, lorsque nous naissons, nous naissons sans abri. Nous devons alors travailler pour avoir un jour assez d’argent et acheter une parcelle où nous pourrons vivre.
Voilà qui donne à réfléchir… Malgré tout, Mathias nous prouve qu’il est possible de choisir un autre chemin que celui qu’on nous présente comme étant le seul possible, et de se rapprocher un peu plus d’une réelle liberté.
Voici le témoignage de Mathias lors d’une conférence TED, en anglais :
Merci pour ton article, voir des parcours comme celui de Mathias est toujours enrichissant!
Oui, il m’a beaucoup inspiré aussi !