Ah le printemps, ses oiseaux, ses fleurs… Et ses pollens ! Si vous faites partie des 30% de la population qui souffrent d’allergies en France, vous êtes sûrement d’humeur mitigée lorsqu’arrive le printemps, oscillant entre la joie de revoir un peu de verdure et de soleil, et la crainte d’éternuer une fois le pied dehors. Les symptômes varient selon les personnes : nez qui coule, gorge qui gratte, yeux qui piquent… Cela peut vite devenir un véritable cauchemar à gérer au quotidien ! Il est donc indispensable de comprendre le mécanisme de l’allergie et de savoir comment y faire face, le tout de manière naturelle.
Moi-même allergique depuis toute petite, j’ai eu le temps d’expérimenter diverses solutions et d’en tirer plusieurs enseignements. Commençons tout d’abord avec les techniques qui ne m’ont pas tout à fait convenu :
- Les antihistaminiques : ces médicaments contre les allergies m’ont suivi un bon nombre de printemps et m’ont sauvé de plusieurs crises d’éternuements et de larmoiements intempestifs. Il y a pourtant une ombre au tableau : la plupart ont pour effet secondaire la somnolence. Pas question donc de prendre la voiture ou de prévoir des activités trop demandantes en énergie ! Certains antihistaminiques sont à présent dépourvus de cet effet secondaire, mais ils n’en restent pas moins des médicaments qui font disparaître temporairement les symptômes sans traiter la cause. Pris au long court, le corps s’y habitue et ils deviennent moins efficaces.
- La désensibilisation : cette méthode consiste à exposer le patient à des doses d’allergènes minimes puis de les augmenter peu à peu afin que le corps s’y habitue. Deux méthodes existent : par injection à l’hôpital deux fois par mois, ou tous les jours à la maison sous forme de gouttes à placer sous la langue. La désensibilisation dure 3 à 5 ans avant de donner des résultats. Il y a toutefois un bémol : si vous êtes multi-allergiques, il y a beaucoup de chances que ça ne marche pas. Moi-même allergique à divers pollens, acariens, poils d’animaux, j’ai suivi une désensibilisation à l’adolescence, et cela n’a malheureusement eu aucun effet. À noter que la désensibilisation marche très bien si on se focalise sur une seule source d’allergie, donc cela peut parfaitement vous convenir si vous n’avez qu’une seule grosse allergie.
- Voyager : si vous êtes à la recherche d’une solution agréable et radicale pour ne plus avoir de rhume des foins, essayez de passer le printemps dans un autre pays ! Bon, c’est sûrement le traitement le moins abordable de tous, mais je voulais le citer tout de même car beaucoup de personnes n’y pensent pas forcément. Par exemple, l’année durant laquelle j’ai vécu en Irlande a été la première année de ma vie sans allergies printanières ! Cela fonctionne avec tous les pays dont le climat ou la végétation est différente de l’endroit où l’on vit. Alors loin de moi l’idée de dire que cette technique anti-allergies ne me convient pas (je voyagerai bien tous les printemps !), mais il faut reconnaître que ce n’est pas une solution viable à long terme, ni accessible à tous.
Depuis quelques années, je teste des solutions plus naturelles pour minimiser mes allergies, et je vais partager avec vous ce qui marche pour moi.
Attention : je tiens à préciser que ce sont des solutions pour les allergies respiratoires légères ; elles ne conviennent pas pour des cas d’asthme, d’allergies alimentaires ou autres réactions plus graves qui nécessitent un traitement médical. Les solutions décrites ci-après ne conviennent pas à tout le monde, je pense en particulier aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes ; consultez votre médecin si vous avez un doute, car je ne suis pas médecin moi-même ; je vous présente juste ce qui a marché pour moi 🙂 Ce sont pour beaucoup des remèdes à base de plantes, donc bien entendu, faites attention à ne pas consommer ces plantes si vous y êtes allergique, car oui on peut avoir des allergies aux plantes qui nous aident à les combattre ! C’est pourquoi je ne parlerai pas du plantain par exemple, qui est apparemment un très bon antihistaminique mais que je ne peux pas utiliser car j’y suis fortement allergique…
Ma tisane anti-allergies
Tous les jours, je me fait une tisane anti-allergies, composée de feuilles d’ortie (de mon jardin !), de gingembre frais, de thym et de menthe. Toutes ces plantes ont un effet anti-inflammatoire, en particulier l’ortie et le gingembre ; le thym et la menthe sont également très efficaces pour dégager les voies respiratoires. Pour les quantités, je ne dose pas précisément ; je remplis ma boule à thé de ce mélange (environ 2 petites feuilles d’ortie, 2 feuilles de menthe, 1/2 cuillère à thé de thym et 1/2 cm de gingembre frais haché) .
Je fais pousser des herbes aromatiques dans mon jardin, et j’utilise donc presque toutes les plantes fraîches et non séchées. Petit bonus : je fais également pousser du basilic sacré, ou tulsi ; lorsque j’en ai, j’aime en rajouter dans ma tisane, car le basilic sacré a de nombreuses vertus, dont celle de soulager les allergies !
Si vous avez les yeux qui piquent, pensez à faire une infusion de camomille ! Laissez refroidir et appliquer des lingettes imbibées de cette infusion sur vos yeux fermés.
L’huile essentielle d’estragon
L’huile essentielle d’estragon est elle aussi très efficace contre les allergies respiratoires. On peut en prendre 1 goutte tous les matins dans une cuillère de miel, en commençant 1 mois avant le début des allergies, puis en poursuivant sur 2 mois. Une alternative plus douce consiste à diluer une goutte d’huile essentielle d’estragon dans un peu d’huile végétale et de l’appliquer sur les ailes du nez. Cela apporte un vrai soulagement ! Personnellement j’utilise surtout la méthode plus douce car je préfère ne pas abuser des huiles essentielles.
Petit bonus : au lieu de prendre votre goutte d’huile essentielle d’estragon sur du miel, essayez de la diluer dans une cuillère à café d’huile de Nigelle. Cette huile est anti-inflammatoire et a également la propriété de soulager les allergies. Je l’ai testé durant un printemps, et effectivement cela a bien calmé mes allergies. Je n’ai pas renouvelé l’expérience au printemps suivant car c’est une huile qui coûte assez cher et les remèdes que je vous présente ici suffisent à soulager mes allergies, mais je vous encourage à l’essayer.
Attention, les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes et allaitantes ne peuvent pas utiliser l’huile essentielle d’estragon.
L’homéopathie
J’ai essayé de traiter mon allergie par l’homéopathie il y a quelques années, et j’ai eu de très bons résultats. Mes allergies étaient bien moins fortes qu’avant. Ce qui a posé problème pour moi avec cette méthode, c’est la rigueur pour suivre le traitement ! Plus le temps passait, plus j’oubliais souvent de prendre mes granules homéopathiques… Puis est arrivé une année où j’ai même oublié de commencer le traitement (il doit être commencé en hiver pour être vraiment efficace). Pourtant, ce traitement fait des miracles si l’on suit un traitement de fond pendant quelques années – j’en ai la preuve en voyant les effets bénéfiques que cela a eu sur certains membres de ma famille ! Je continue encore aujourd’hui à prendre des granules qui calment les symptômes sur le coup, mais j’envisage sérieusement reprendre un traitement de fond à nouveau.
En cas de nez qui coule, je prends 3 granules d’Allium Cepa 9CH ; ce remède est extrait de l’oignon, et est très efficace contre la rhinite allergique. Le plus souvent, je prends en même temps 3 granules de Sabadilla Officinarum 9CH, tiré du pollen d’une plante vivace nommée cévadille. Ce remède aide beaucoup à soulager les démangeaisons de la gorge que l’on peut ressentir lorsqu’on a des allergies.
Il existe à présent en pharmacie des cachets homéopathiques regroupant plusieurs de ces remèdes, mais je vous conseille fortement d’aller voir un homéopathe ; lui seul pourra vous conseiller un traitement qui correspond exactement à vos symptômes. De plus, il pourra mettre en place un traitement de fond qui minimisera grandement vos allergies au bout de quelques années !
Les bourgeons de cassis
J’ai découvert ce remède lors de mon traitement homéopathique contre les allergies. On m’a prescrit Ribes Nigrum, autrement dit un macérât glycériné de bourgeons de cassis. Il ne s’agit en fait pas vraiment d’homéopathie mais plutôt de gemmothérapie, une médecine qui utilise les bourgeons. Il s’agit d’un très bon anti-inflammatoire qui soulage les allergies respiratoires, et il est également revitalisant pour l’organisme. J’en prends 50 gouttes tous les matins 1 mois avant le début de mes allergies, puis je continue encore pendant 2 mois.
Encore une fois, n’hésitez pas à consulter un homéopathe pour savoir si ce traitement est compatible avec votre état de santé ; comme c’est un remède qui contient de l’alcool, il est contre-indiqué pour certaines personnes.
L’alimentation anti-allergies
J’ai souvent remarqué que l’alimentation jouait un grand rôle dans mes allergies. De mon côté, c’est le sucre et le gluten qui sont les plus flagrants : lorsque je consomme beaucoup de pain, pâtes, ou gâteaux, je remarque que mes allergies deviennent plus fortes, c’est automatique. Je vous conseille donc de réduire la quantité de sucre raffiné et de gluten que vous mangez pendant vos allergies ; je vous encourage également à rayer les laitages de votre liste de courses, car il a été prouvé que certaines personnes voient leurs allergies diminuer voire disparaître en supprimant les produits laitiers de leur alimentation. On évitera aussi la viande et le chocolat, riches en histamines.
Dans la liste des aliments bénéfiques, on privilégie ceux qui sont riches en omégas 3 : l’huile de lin (et l’huile de Nigelle dont on parlait plus haut), graines (lin, chia, tournesol…), oléagineux (amandes, pistaches, noix de cajou…). On ajoutera également au menu des aliments riches en quercétine, un flavonoïde qui est un très bon antihistaminique : oignon rouge, ail, pomme (sauf si vous y êtes allergique !), framboises, raisin rouge, épinards, câpres, et livèche.
Voilà tous les remèdes qui m’ont permis de minimiser mes allergies, même si elles n’ont pas encore totalement disparu ! J’espère que cela vous aidera, sans oublier que le premier geste pour réduire les réactions allergiques est tout simplement d’éviter l’allergène. Bon printemps à vous !
Hello ! J’ai essayé il y a quelques années ces alternatives aux antihistaminiques mais c’était assez catastrophique, aucune différence ou très marginale, début de conjonctivite… Donc dès la saison suivante j’en suis revenue aux antihistaminiques, je les prends en fin de journée pour laisser un peu de temps entre la prise et le moment où j’aurais besoin d’être « fraiche » pour aller bosser ^^ ! J’avais été assez frustrée de ça à l’époque, de ne pas arriver à trouver autre chose que des médicaments… Entre temps j’ai découvert d’autres approches de ces thérapies, j’ai suivi des cours de zététique à la fac de Grenoble, bref tout un panel de trucs qui m’ont fait un peu changer de point de vue là dessus, donc je ne suis pus du tout frustrée de m’en tenir à ça. Et par ailleurs je prends très peu de médicaments, tant que je peux m’en passer.
Je suis curieuse, quand tu écris « il a été prouvé que certaines personnes voient leurs allergies diminuer voire disparaître en supprimant les produits laitiers de leur alimentation », est-ce que tu aurais les références de ces études ? Je suis végétalienne depuis un an, ça m’arrangerait bien que l’absence de viande et de lait me soulagent, mais pour l’instant la seule chose qui fonctionne hors médicament, c’est de ne pas être dans un coin avec trop de graminées ^^ !
Coucou, merci pour ton commentaire ! Je ne connaissais pas la zététique, c’est intéressant 🙂 Je suis d’accord, il ne faut pas hésiter à remettre en question ce qu’on entend, c’est indispensable ; de nos jours sur Internet on peut trouver tout et son contraire… Pour ce qui est des études concernant les produits laitiers, je ne les avais plus en tête, mais voici un lien (en anglais). Je te donne aussi un lien vers l’article que j’avais lu il y a des années et qui avait amorcé toute ma réflexion autour du lait et des allergies : tu le trouveras ici, et il va beaucoup plus dans les détails concernant les effets des produits laitiers sur notre santé. Le fait est que chez certaines personnes sensibles aux produits laitiers, ceux-ci augmentent la production de mucus et l’inflammation dans le corps, et donc les supprimer a pour effet de réduire ces effets-là. Je n’ai pas les chiffres exacts mais il y a beaucoup plus de personnes sensibles aux produits laitiers qu’on ne le pense – attention je ne parle pas des allergies au lait. Par exemple, j’en fais moi-même partie : je ne suis pas allergique au lait, mais en boire me donne des douleurs d’estomac et augmente mes allergies (je le remarque surtout quand je mange du fromage). Je connais une personne qui avait le nez qui coulait tout au long de l’année, printemps ou pas, et ce pendant des années. Le jour où il a arrêté les produits laitiers, il n’a plus eu de problème de cet ordre. Il n’y a pas beaucoup d’études sur le sujet, et peu de médecins donnent pour recommandation d’arrêter les produits laitiers ; mais beaucoup de naturopathes vont dans ce sens. Bien sûr, le lait n’est pas le seul responsable dans l’augmentation de l’inflammation et de nos allergies : il peut aussi s’agir du gluten, et/ou du sucre. Là encore, j’avais testé il y a trois ans de réduire drastiquement ma consommation de sucre raffiné (je ne consommais presque plus de produits laitiers non plus), et j’avais remarqué une amélioration de mes allergies. Si l’arrêt des produits laitiers n’a eu aucun effet sur toi, essaye l’année prochaine avec le gluten et le sucre pour voir si ça change quelque chose. Et n’hésite pas à tester plusieurs solutions en même temps ; pour moi, c’est l’ensemble des solutions citées dans l’article qui marche, et elles ne fonctionneraient sûrement pas aussi bien si je n’utilisais que l’une ou l’autre. En espérant que ça t’aidera !